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The WA
Biographie
« Le travail de The Wa prend racine dans le graffiti mais se déplace très vite vers l’action et l’intervention urbaine. Son geste est étroitement lié à ses multiples voyages dans le monde et surtout en Europe : il désoriente et s’amuse des mythes, il trouble l’ordre collectif, truque les valeurs conventionnelles, simule le réel, déconnecte la logique, défie l’institution, bref il joue et propose ses doutes. Il se réapproprie la technique et prend ce malin plaisir à jouer des possibilités extrêmes de l’art. The Wa se définit et se comprend parfaitement comme acteur du mouvement permanent de l’espace urbain. Il se camoufle en son sein et circule au travers. Son travail s’imprègne alors d’un regard cynique, d’une pensée parodique, et d’un humour caustique porté sur l’organisation provocante d’un monde incertain. »1
Olabo
Biographie
« Le travail de Olabo prend également racine dans la culture graffiti mais bien plus profondément dans l’élégance du bois. Ce charpentier de formation trouve son habileté artistique dans ses qualités de constructeur, de bâtisseur. Il vient alors démontrer que toute la puissance de l’art née avant-tout d’un savoir-faire technique appuyée d’un regard particulier. Olabo s’inspire également de ses différents voyages à travers l’Europe et deux autres majeurs en Équateur et en Birmanie. Olabo propose une dynamique plastique au profit d’une prise de conscience visuelle sur des contextes du monde qui l’interrogent. Également acteur de l’espace public, Olabo se fera reconnaitre — sensible et féroce, il vient également percuter cette société qui n’a pas fini de jouer son spectacle précaire car insaisissable. »2

« Naturellement, c’est entre un saut de barrière et deux pinces coupantes que the Wa et Olabo se rencontrent… L’un vient de l’art et l’autre du bois. L’un a fait les beaux-arts, l’autre était charpentier. The Wa et Olabo bricolent alors aujourd’hui un itinéraire commun, autour d’un savoir artistique généreux : agir, faire sa part. Loin de la salle d’attente du marché de l’art contemporain, suspect de la street credibility, ces deux baroques n’attendent plus. Ils ne supportent pas de faire la queue, ils se débrouillent à dévier l’attente, ils contournent la patience, creusent l’urgence et vous surprennent dans l’anonymat. Ils agissent tout deux entre deux socles de vertiges : le risque poétique et l’engagement fugace. The Wa et Olabo ne sont ni punk ni anarchistes, ils sont poètes et bidouilleurs, artistes et inutiles, charmants et suspects, ils sont là…invisibles et bienveillants…et le temps que vous compreniez cette définition, ils vous cambriolent dans vos certitudes. »3
Fountain
Vidéo, 37min, 2014/2015
Fountain montre sous une forme hybride de making of et de performance filmée le périple de plusieurs mois mettant en scène les deux artistes ; partant du simple constat que l’eau est un bien commun privatisé par les géant du capitalisme, on les suit depuis le «prélèvement» de barres de métal soutenant les grillages de protection de l’usine Nestlé jusqu’à leur détournement en outil de forage dans une région désertique du Maroc.
1Manu Berk, « Olabo et The Wa à Nouakchott »
2Ibid
3Ibid