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Špela Petrič
Biographie
Špela Petrič, artiste slovène des nouveaux médias et ancienne chercheuse en sciences, est actuellement basé entre Ljubljana et Amsterdam. Elle a obtenu un doctorat en biomédecine à l’Université de Ljubljana, en Slovénie, et un Master avancé en arts de LUCA, Bruxelles, Belgique. Sa pratique entre sciences naturelles, milieux humides et performance est une entreprise multi-espèces. Ses expériences artistiques rejouent des relationnalités étranges pour révéler les fondements ontologiques et épistémologiques de nos sociétés (bio)technologiques, tout en défiant ces possibilités. Une grande partie de ses travaux récents porte sur la vie végétale. Son travail a été présenté dans de nombreux festivals, expositions et événements éducatifs à travers le monde (Centre Pompidou (Paris, FR), Abandon Normal Devices (Grisedale Forrest, UK), Gamerz (Aix en Provence, FR), Touch Me Festival (Zagreb, CRO), Playaround (Taipei, TW), Electronica (Linz, AT)). Pour son travail, elle a également reçu plusieurs prix, dont le White Aphroid, le Bioart and Design Award et un prix de distinction au Prix Ars Electronica.
CONFRONTING VEGETAL OTHERNESS : SKOTOPOIESIS
Video installation documenting the performance, 22h, 2015
Skotopoiesis (dans le sens façonné par l’obscurité) est la première performance de la série tentant l’intercognition plante-homme. Dans cette pièce de longue durée, l’artiste et le cresson en germination se font face, éclairés par une projection de lumière. Le processus biosémiotique se produit par obstruction de la lumière – l’artiste jette une ombre sur le cresson pendant 12 heures par jour, ce qui entraîne l’étiolation (blanchiment) des plantes. L’effet est médié par les phytochromes, l’un des capteurs de lumière non photosynthétiques des plantes. L’intensité lumineuse diminuée stimule la production d’auxine, une hormone végétale qui acidifie la paroi cellulaire, facilitant son allongement. Les tiges du cresson deviennent longues et pâles; les feuilles sont plus clairsemées, le tout dans un effort de la plante pour pousser à partir de l’ombre.
Au fur et à mesure que le cresson s’allonge, l’artiste végétalisée rétrécit – rester immobile pendant une période prolongée diminue la hauteur du corps de l’artiste en raison de la perte de liquide des disques intervertébraux. Ainsi, la preuve de l’intercognition est observée à travers les changements physiques de la plante et du partenaire humain.