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Léna Hiriartborde
Biographie
La démarche de Léna Hiriartborde vise une attention particulière au contexte, une acuité approfondie aux espaces que nous traversons et aux présences en latence. Elle s’appuie autant sur des recherches scientifiques pointues que sur des fabulations, pour penser un écosystème qui ne serait pas une somme de dominations mais plutôt une combinaison d’alliances. Elle associe dans ses dispositifs performance, écriture, photographie, installation, son et vidéo, entre lesquels se glissent humour et autodérision. Ses pièces se déroulent souvent en présence et tissent une complicité avec les êtres et les éléments qui cohabitent dans ces moments privilégiés.
Diplômée de la HEAR (Strasbourg 2015), elle a vécu et exposé au Chili, puis voyagé en Amazonie colombienne et en Inde, questionnant les rapports des peuples de tradition animiste à leur environnement. Elle s’installe à Marseille en 2018 et s’investit un temps dans le collectif autogéré La Déviation. Entre 2019 et 2020, elle participe à l’activité d’une ferme de plantes médicinales. Elle y vit ses passions pour les règnes végétal, minéral et animal qui alimentent sensiblement sa pratique artistique. Son travail a bénéficié de soutiens nationaux et régionaux (Aide à la Création D.R.A.C P.A.C.A 2020, Carte blanche Région Sud 2021)
En 2022
Lena Hiriartborde est lauréate du programme d’échanges international entre DDA Contemporary Art et KAB Library Art & residency, Marseille – Tokyo, du 17 septembre au 17 octobre 2022
En 2021
Lena Hiriartborde invitée en résidence à Dos Mares du 24 avril au 1 mai 2021, au LabGamerz les 5 et 6 mai 2021 et à Jeanne Barret du 17 au 23 mai 2021 et a présenté son travail le 26 juin 2021 dans le cadre de Métaboles.
Métaboles, événement du 22 au 26 juin 2021, co-produit par 1979, Jeanne Barret, DDA Contemporary Art, M2F Créations|LabGAMERZ et OTTO-Prod.
OEUVRES PRODUITES en 2021
Sous Réserve De
Vidéo, 13min, 2018
Bajo Putumayo, Colombie
Sous réserve de voir où vont les confettis. Sous réserve qu’elles acceptent ma donation à leur entreprise. Sous réserve de prendre la dimension des galeries souterraines. Captivée par l’occupation incessante des fourmis coupe-feuilles, je cherche à participer. Entre prospection scientifique et curiosité enfantine, je dépose près de leur sillon de nouvelles matières taillées aux dimensions adéquates. Qu’elles embarquent aussitôt, prêtes à intégrer ce nouveau substrat dans leur écologie précise. Que vont-elles en faire ? Y a-t-il à l’intérieur des fourmis laborantines ? Quelle drôle d’image que de voir ces tâches de couleurs vives ressortir peu à peu par les multiples orifices de la fourmilière.
Vivi dit que les fourmis n’ont pas de vacances. Qu’elles se lèvent à 4h du matin et s’arrêtent de travailler à 7h du soir. Bernardo dit qu’elles construisent des murs à l’intérieur de la fourmilière avec les morceaux de feuilles qu’elles découpent de ces grands arbres qu’on voit là bas, ceux avec les feuilles en dentelles. Sur internet, les fourmis coupe-feuilles font des réserves de cette matière, qu’elles mangent et dont les excréments ensuite obtenus permettent de nourrir le champignon dont elles raffolent.
RDV à la source
Performance, création in-situ, 2021
Le puits comporte, malgré qu’il soit au singulier, un S significatif. Peut-être suggère-t-il ainsi qu’il n’est qu’une entrée sur de multiples branches d’un réseau souterrain, et d’une planète poreuse ?
Je prospecte sur la présence de l’eau dans les ateliers Jeanne Barret. Cette réflexion autour de son parcours secret, de sa présence aujourd’hui et maintenant m’amènent à questionner l’arrivée de la vie sur terre, et les conjonctions hasardeuses de sa mise en route. D’ailleurs, la vie existe-t-elle vraiment ? Oups, le caillou est tombé dans le puits.
Image en couverture : ©Raphaël Arnaud