Résidence 2022 – Interview par Cléo Verstrepen
Nouvelle résidence, Japon, Avril 2023
avec le soutien de DDA Contemporary Art
En 2022, Ewen Chardronnet et Maya Minder ont visité le Japon dans le cadre de leur recherche à long terme « Homo Photosyntheticus ». Ils ont notamment co-réalisé Umi No Oya et aPrayer: Encounter with Hideo Iwasaki – servant de films de repérage pour un essai documentaire de création plus long – et ont présenté leur travail à la plateforme de bioart-bioesthétique metaPhorest de l’Université Waseda et au Bioclub Tokyo.
De cette visite est notamment née une collaboration avec Vitality.Swiss – sur la route d’Osaka 2025 dans le but de créer un site web créatif et interactif avec des éléments de gameplay qui sert d’incitation à demander aux Japonais de donner des recettes de cuisine maison à base d’algues pour répondre au palais occidentale.
En avril 2023 d’autres tournages et ateliers sont prévus.
Tout d’abord un tournage plus conséquent est prévu au sanctuaire Sumiyoshi à Uto, sur l’île de Kyushu, pour célébrer le 60e anniversaire du mémorial Kathleen Drew Baker avec l’association locale de pêcheurs et de producteurs de nori.
Par ailleurs nous suivons et filmons le travail du Dr. Xavier Bailly de la Station Biologique de Roscoff (CNRS – Sorbonne Universités) sur les photosymbioses marines depuis déjà de nombreuses années. Cette année le Dr. Bailly se rend à l’Université de Okayama sur la même période que nous, pour échanger et transférer des connaissances avec des homologues japonais (en particulier de la Station Marine de Ushimado) dans le cadre du programme européen HESPRI (https://www.hespriproject.eu/). Nous suivrons le Dr. Bailly.
Enfin, en coordination avec l’Ambassade de Suisse, deux ateliers seront par ailleurs organisés, l’un à l’University of Creativity de Tokyo (https://uoc.world/) et l’autre au FoodLab d’Osaka (https://www.osakafoodlab.com/).
Pour une diffusion réussie du lancement du projet MICUL MICUL sur Internet et la promotion des événements sur place, Chardronnet & Minder ont développé, en collaboration avec l’ambassade, un kit média présentant l’univers créatif du projet. Un carnet de bord numérique réalisé pendant le séjour assurera également la promotion et la diffusion du projet pendant plusieurs semaines.
A l’issue du séjour, le bilan sera constitué de plusieurs créations et documents vidéo, de publications et de matériaux collectés pour de futures performances, expositions et événements
Projet en coproduction avec ART2M/Makery, More-Than-Planet, Union Européenne, Vitality.Swiss, DDA Contemporary Art
Nous, les humains, vivons dans une symbiose évolutive avec nos bactéries intestinales. Les humains communiquent avec leur environnement avec l’aide de leurs alliés non humains par le biais de la nourriture et de l’ingestion. Au Japon, un transfert latéral de gènes s’est produit au sein de leur microbiome, en raison de la longue tradition de consommation quotidienne d’algues dans le cadre de leur régime alimentaire végétal. Aujourd’hui, à l’heure de la sixième extinction de masse et de l’Anthropocène, la question reste ouverte de savoir si et comment la vie sur la planète Terre va continuer à évoluer.
Que deviendront les humains si nous ne mangeons que des algues et essayons de coévoluer avec cette espèce étrangère et bancale du royaume des protistes, une vie qui a pris naissance dans une existence aquatique et qui est capable de photosynthèse. Si nous considérons cela en fonction de la connexion temporelle profonde avec une multitude plus qu’humaine, la fin de cette histoire reste à écrire : est-il possible de devenir Homo
Photosyntheticus ?
Homo Photosyntheticus s’engage dans une histoire spéculative qui intègre design,performance, biohacking et culture culinaire dans une installation, une base de connaissances, des performances et films. Cette histoire spéculative a nourri les recherches des artistes Maya Minder et Ewen Chardronnet depuis 2020, et se construit au fil du tissage d’un long métrage documentaire de création sur les micro- et macro-algues et leurs enchevêtrements mondiaux. L’histoire d’un échange scientifique entre l’Angleterre et le Japon au début des années 1940 a été le déclencheur d’un premier voyage au Japon en
- Là-bas, Minder et Chardronnet ont suivi les traces de l’influence de Kathleen DrewBaker, une femme scientifique qui, en 1949, a réussi à décrire le cycle de vie complexe du nori. Ses connaissances et ses échanges avec la communauté phycologique japonaise ont fait prospérer l’aquaculture du nori, donnant la culture mondiale des feuilles de maki et nigiri que nous connaissons aujourd’hui. Depuis 1963, elle est célébrée par un mémorial qui l’appelle Umi No Oya, Mère de la mer d’Ariake – ou Mère de l’aquaculture du nori – près du temple shinto Sumiyoshi à Uto, Kumamoto. 2023 est l’année du soixantième anniversaire du mémorial.
Au cours de ce premier voyage d’enquête filmique, Minder a également pu entamer une collaboration avec l’ambassade suisse au Japon. Avec leur soutien, elle a créé au cours de l’année suivante un site web interactif en tant qu’œuvre d’art et a organisé des performances en ligne via le zoom pour son programme Vilality.Swiss – on the road to Expo2025 Osaka Kansai (https://vitality.swiss/en). Le projet de site web MICUL MICUL a été créé comme une plateforme interactive avec un retour audio réalisé avec des boucles sonores intégrées et des boutons SFX créés par l’artiste sonore Patric Catani, pour déclencher une réponse immédiate du public. Le site web a été réalisé par le graphiste Muzosa, basé en Suisse. Il
invite à faire don de recettes issues de la pratique culinaire japonaise et s’interroge sur la manière d’intégrer davantage les algues dans la cuisine occidentale. MICUL MICUL devrait recevoir le domaine algae.vitality.swiss sur la plateforme du programme. La création web et l’appel à contributions seront lancés en ligne le 21 mars et sur place au Japon en avril 2023. Lors de ce séjour, d’autres tournages et ateliers sont prévus. Tout d’abord un tournage plus conséquent est prévu au sanctuaire Sumiyoshi à Uto, sur l’île de Kyushu, pour célébrer le 60e anniversaire du mémorial Kathleen Drew Baker avec l’association locale de pêcheurs et de producteurs de nori. Chaque année, le 14 avril, la communauté du nori de Kumamoto se réunit autour du mémorial pour des célébrations impliquant une cérémonie Shinto. Une visite d’une entreprise de production de Nori est par ailleurs déjà prévue.
Par ailleurs nous suivons et filmons le travail du Dr. Xavier Bailly de la Station Biologique de Roscoff (CNRS – Sorbonne Universités) sur les photosymbioses marines depuis déjà de nombreuses années. Cette année le Dr. Bailly se rend à l’Université de Okayama sur la même période que nous, pour échanger et transférer des connaissances avec des homologues japonais (en particulier de la Station Marine de Ushimado) dans le cadre d programme européen HESPRI (https://www.hespriproject.eu/). Il sera formidable de pouvoir le suivre au Japon. Dans le projet documentaire nous voulons en effet tirer un fil narratif autour des échanges entre scientifiques de la côte Atlantique et scientifiques Japonais.
L’histoire de Drew-Baker donne un contexte historique d’après-guerre intéressant, pour nous amener vers le plus contemporain et le travail que le Dr. Bailly mène à la SBR sur les photosymbioses et les liens actuels qu’il entretient avec ses homologues Japonais est idéal.
En coordination avec l’ambassade de Suisse, deux ateliers seront par ailleurs organisés, l’un à l’University of Creativity de Tokyo le 26 avril (https://uoc.world/) et l’autre au FoodLab d’Osaka (https://www.osakafoodlab.com/) – dates à confirmer. Pour une diffusion réussie du
lancement du projet MICUL MICUL sur Internet et la promotion des événements sur place, Chardronnet & Minder ont développé, en collaboration avec l’ambassade, un kit média présentant l’univers créatif du projet. Un carnet de bord numérique réalisé pendant le séjour assurera également la promotion et la diffusion du projet pendant plusieurs semaines. A l’issue du séjour, le bilan sera constitué de plusieurs créations et documents vidéo, de publications et de matériaux collectés pour de futures performances, expositions et événements.
https://roscosmoe.org/homo-photosyntheticus/
Aujourd’hui ce projet est soutenu par le programme Europe Créative de l’UE appelé More- Than-Planet, qui aborde les questions d’imaginaires planétaires, et particulièrement les relations entre espace, océan et écologie.
https://www.more-than-planet.eu/
Umi No Oya
https://vimeo.com/775702754
aPrayer: Encounter with Hideo Iwasaki
https://vimeo.com/774451874
Le projet Homo Photosyntheticus a été relayé toute l’année 2022 par le magazine PALM du Jeu de Paume
https://jeudepaume.org/palm/explorer/?tag=homophotosyntheticus
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