En 1957 Mohamed El Badji auteur compositeur et interprète de musique Chaâbi, est emprisonné et condamné à mort à la prison Serkadji à Alger. Pendant son séjour carcéral, il avait pour habitude de faire l’appel à a la prière à l’attention de ses co-détenus. Un gardien de prison commentait cela en lui disant ‘’Chante, chante, toi l’oiseau dans ta cage, chante l’amour ou la rage’’. Cette phrase poussa El Badji à écrire Meknine Ezzine (Joli chardonneret) qui devint par la suite, l’un des standards de la musique chaâbi. Cette installation sonore, qui reprend le titre de la chanson, diffuse un chant de chardonneret et ce, cinq fois par jour. Elle porte un regard critique sur la notion de liberté religieuse restreinte, dictée et imposée aujourd’hui par l’occident à travers ses médias. En pleine guerre d’Algérie, un condamné à mort avait pour seule liberté sa voix, pour invoquer son dieu, lui permettant, par l’appel à la prière, de s’échapper de sa cellule…
In 1957 Mohamed El Badji, Chaabi music singer and songwriter, was imprisoned and sentenced to death in Serkadji, Algiers. While in prison, he had the habit of making the call to prayer to the attention of his fellow prisoners. A prison guard once commented, saying ‘’ Sing, sing you the bird in your cage, sing love or rage ‘’ This phrase encouraged El Badji to write Meknine Ezzine (pretty goldfinch), which later became one of the foundations of chaabi music. This sound installation, which is titled after the song, broadcasts a goldfinch singing five times a day. It takes a critical look at the concept of restricted religious freedom, dictated and imposed by the West today through its media. During Algerian war, a death row inmate had only his voice as means of freedom to invoke his god, and allowed him, by the call to prayer, to escape from his jail…
© Photographies Claudia Baldus
Oussama Tabti
Artiste visuel diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux-arts d’Alger en Design Graphique, Oussama Tabti est né en 1988 à Alger, vit et travaille à Marseille. Son intérêt porte sur l’image et ses différents aspects dans l’art en général. En puisant dans ce qu’elle offre aujourd’hui comme alternatives pour l’expression plastique, il essaye dans son travail, de prendre position par rapport aux différents bouleversements et phénomènes qui marquent sa société et le monde dans lequel il vit. Ses travaux qui se situent au croisement de l’esthétique, du social et du culturel, portent ainsi un regard critique sur les questions de l’heure qu’une pratique sûre de différents médias lui permet d’affirmer. Cette attention portée à l’actualité et au réel en général est visible dans la plupart des œuvres proposées dans les différentes expositions auxquelles il a participé notamment à : la BJCEM, Biennale des Jeunes Créateurs d’Europe et de la Méditerranée Skopje 2009 ; FIAC, Festival International d’Art Contemporain d’Alger, Alger, 2012 ; DAK’ART, la Biennale l’art africain contemporain DAK’ART, Dakar 2012 ; Instants vidéo, Marseille 2012 ; Traverse vidéo Toulouse,2013 ; MEDITERRANEA 16 Biennale des jeunes artistes ; Ancône 2013, Orient ’Art Express, Oujda, 2014 ; Water Tower Art Festival, Sofia,2015 ; Nel mezzo del mezzo, Museo Rizo, Palerme, 201 ; Kawkaw, LE 18, Marrakech, 2016, Ni Rome ni vous, La Baignoire, Alger , 2017.
Born in Algeria in 1988, Oussama Tabti is a graduate of the Academy of Fine Arts in Algiers where he specialized in Graphic Design. In his artistic work, he attempts to take a contextual position on the various changes and phenomena that have a significant impact on Algerian society and the wider world. His interest in news events and reality in general appears in his works.